Sperme pour la science utilisé pour fécondations: déjà 16 prises de contact

La semaine dernière, on apprenait qu'un médecin bruxellois spécialiste de la fertilité avait utilisé du sperme d'un de ses étudiants - récolté a priori dans le cadre d'une recherche - pour concevoir au moins deux enfants. Depuis lors, l'ASBL Donorkinderen dit avoir été contactée à 16 reprises, notamment par des anciens étudiants du médecin professeur de la VUB. L'organisation espère pouvoir rapidement discuter de la problématique avec l'université et l'UZ Brussel, où officiait également le médecin, R. S.

L'affaire a été mise au jour lorsqu'un Limbourgeois de 45 ans s'est mis en quête de sa filiation biologique après avoir a ppris que ses parents avaient eu recours à un donneur de sperme. Grâce à une base de données internationale d'ADN, il est finalement entré en contact avec son demi-frère et son père biologique, qui ne savaient alors rien des inséminations artificielles.

Le puzzle a été assemblé lorsque le Limbourgeois a communiqué à son géniteur le nom du médecin qui avait aidé sa mère à procréer: le scientifique avait, dans le cadre d'une étude sur la fertilité masculine menée dans les années 1970, réceptionné - quatre fois par mois entre 1974 et 1979 - des échantillons de sperme de celui qui allait devenir géniteur à son insu. Ce dernier n'avait jamais autorisé l'utilisation de son sperme à d'autres fins que la recherche, selon l'ASBL. Cette dernière craint que ce cas ne soit pas unique et a donc lancé un appel à témoignages aux anciens étudiants ou patients du m& eacute;decin. Celui-ci est aujourd'hui décédé. 

En une semaine, 16 personnes se sont manifestées. Parmi elles, cinq hommes ont affirmé avoir fait un don de sperme à la suite d'un appel à participation à une étude scientifique. "Les périodes de ces dons se situent entre 1975 et 1986 et ils ont été faits au cabinet privé du médecin R. S. Le CHU Saint-Pierre de Bruxelles est aussi cité", a indiqué jeudi la présidente de l'ASBL Steph Raeymaekers. 

Donorkinderen a aussi été contactée par une femme qui avait fait un don d'ovocytes pour une amie à l'AZ Jan Portaels, en 2000, et qui s'inquiète de savoir ce que le docteur R. S. a pu faire du "surplus". Des personnes nées d'un don de sperme ont également pris contact avec Donorkinderen. 

Cette dernière a appelé la VUB et l'UZ Brussel à se mettre autour de la table pour s'attaquer à la problématique. "Bien sûr, nous espérons que ce scandale concernera le moins de monde possible. Mais nous devons nous préparer à ce que d'autres cas soient révélés", conclut Steph Raeymaekers.

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